Le passage du démon [Aki/Daidai]

La journée avait pourtant si bien commencé. Elle s’était levée, avait évité la poutre et avait pensé que la journée allait être parfaite. Au fond, dès qu’elle avait ouvert les yeux, elle s’était dit que ce serait une belle journée aujourd’hui. Ce n’était pas un pressentiment. Elle devait simplement en avoir envie. De bonne humeur, elle était partie voir Kaede avec qui elle avait envie de renouer depuis qu’elle l’avait retrouvé, elles avaient beaucoup discuté et Ayako lui avait promis de retourner la voir dans la journée. Et puis, elle avait passé un peu de temps avec Sakura avant de croiser Aki. Une rencontre de quelques minutes, mais ça lui avait suffit pour lui donner un sourire plus large. Le cœur qui faisait des bonds dans sa poitrine avait soufflé à son oreille de crier simplement qu’elle adorait le jeune homme. Alors, tout naturellement, elle s’était rendue à cet escalier où elle avait l’habitude de se rendre. Rien n’avait été différent de la petite routine jusqu’à son cri soit entendu par Satan en personne. Oui, ce surnom il le garderait à défaut de lui mettre un prénom. Ce type trop étrange pour être compris…. Au début, elle avait simplement pensé, gêné, que quelqu’un avait entendu sa déclaration. Finalement, si ça n’avait été que ça, elle n’aurait peut être pas été aussi déprimée que maintenant.

Elle n’avait toujours pas compris pourquoi il l’avait embrassé. Peut être refusait elle de croire qu’il y avait des gens qui n’agissaient que par méchanceté. Elle devait être un peu naïve, mais personne ne devait être complètement méchant. Pourtant, ce démon… il lui avait volé son premier baiser sans aucune considération pour ses sentiments. Alors comment parvenir à penser quelque chose de gentil sur une personne qui vous volait un baiser alors que vous veniez de crier une phrase qui ne lui était pas destinée ?
Et se dire que la personne qui nous avait embrassé pour la première fois était ce genre de personne. C’était encore pire. Traînant des pieds, le visage baissé vers le sol, elle avait remonté les escaliers. Sa journée si parfaite, elle venait de voler en fumée à cause de lui. Cet idiot qui faisait semblant de se suicider, cet idiot qui l’embrassait ! Elle lui planterait des millions d’aiguilles dans une poupée ! Et cette fois ci, elle ferait tout pour ne pas le regretter è__é. Très drôle. Même la vue d’une poupée criblée d’aiguilles ne parvenait pas à lui changer les idées.

Finalement, elle était arrivée au bon étage. Ouvrant la porte sans grande motivation, elle était sortie pour s’adosser contre celle-ci. Sa tête retombant contre la porte, elle avait fixé le plafond pendant des secondes incalculables. C’était elle qui se faisait toute une montagne pour pas grand-chose ? Ou elle avait vraiment raison de déprimer pour ça ? Pour elle, le premier baiser, c’était quelque chose d’important qu’on donnait à un garçon qu’on aimait vraiment. De premier baiser, elle n’en n’aurait pas d’autres. Alors, toute sa vie, quand elle repenserait à ce moment, elle devait repenser à cet homme qui lui volait tout simplement ? Quand on lui demanderait comment était son premier baiser, c’était cette histoire qui lui viendrait en tête. Et pas un premier baiser avec un garçon qu’elle aimait vraiment beaucoup comme Aki ? Elle avait essayé de ne pas pleurer. Elle s’était pincée les lèvres très fort, et avait fait tout ce que Nobuo lui disait de faire quand elle n’avait pas le moral. Mais elle en était incapable. Se laissant alors simplement tomber au sol, elle avait caché son visage entre ses bras qui reposaient sur ses genoux. A cet instant, elle aurait voulu que son grand héros Nobuo soit là pour lui dire que ce n’était pas si grave, lui dire une connerie, ou faire n’importe quoi d’autre.

Il était une fois un petit homme morne. Pourquoi morne? Facile. Heure de perte de temps. Heure à dire n’importe quoi. Heure à se taire. Oui, Aki sortait tout juste de son entretient de la semaine avec le psy. Il était sympa Kotaro-sensei, seulement… Aki n’y arrivait pas. Il ne voulait pas et ne le pouvait pas. Qu’est-ce que ça pouvait faire qu’il dise ce qu’il avait ressenti en voyant ses parents morts? Ça ne changerait pas le fait qu’ils l’étaient. Qu’est-ce que ça changerait qu’il confit qu’il avait peur qu’un jour il fasse la même chose que sa mère? Ça ne supprimerait pas la peur? Ça n’empêcherait pas la chose de se produire si elle devait se produire… En résumé, Aki ne voyait tout simplement pas l’intérêt de se livrer au psy aussi sympa fut-il.

La mine donc pas des plus joyeuses, Aki longeait les couloirs, mains dans les poches, le regard fixé sur les dalles du plancher. N’ayant aucune idée d’où aller, n’ayant pas non plus d’envie précise, il voulait juste aller loin de l’ail psy. Et puis, à force de marcher sans regarder où il allait, il avait par se retrouver… où ça? Bof pas grave, il connaissait le centre comme sa poche, dès qu’il croiserait une fenêtre il saurait exactement où il se trouvait.

En attendant, il avait vu une masse par terre. Une fille qui semblait aller un mauvais cotton. La pauvre. Ah, soit gentil Aki, ça te changera les idées de remonter son moral! ^^
S’approchant donc, s’arrêtant une fois face à elle, le petit homme s’était accroupi pour finalement reconnaître Ayako. Uh? Il l’avait croisé juste avant son entretient avec Kotaro et elle était rayonnante de bonne humeur, comment avait-elle pu se retrouver dans un état pareil tout juste une heure après??

-Aya-chan, daijobu?

Demanda-t-il d’une voix douce. Ses yeux brillants de vie posés sur son visage, il attendait maintenant une réponse. Ah pourquoi étais-tu si inquiet Aki?

Excellente question. Aki n’était jamais inquiet pour les gens d’habitude. Il les aidait, les écoutait, les conseillait, mais il n’était pas inquiet pour eux. Il avait appris à faire la part des choses et à ne pas se laisser toucher – même si Kiyo était vil et qu’il avait réussi à franchir cette barrière. Ah mais Ayako c’était tout à fait différent!

Différent en quoi?
Ça par contre c’est une question à laquelle nous refusons de répondre! Si vous êtes sage et assidu, peut-être qu’un jour nous accepterons de vous livrer ce secret, mais pas ici!

Alors donc, tentant de ravaler cette inquiétude, Aki était patiemment accroupit devant elle. Mais sincèrement, qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle ait la mine si triste? Pourquoi Aki en avait le cœur qui se serrait? Autre question qui faisait partie de la catégorie des questions auxquelles vous aurez une réponse un jour, mais pas ici!

A cet instant, qu’est-ce qu’un ami aurait trouvé à lui dire pour lui remonter le moral ? Elle ne devait pas grandir et être capable de trouver toute seule la réponse sans que quelqu’un intervienne ? Elle en était incapable. Pour la simple et bonne raison que depuis que Nobuo était son ami, elle était convaincu qu’on avait besoin des autres. Certains lui diraient peut être qu’elle avait tort de se reposer sur les autres et qu’être indépendant était une bonne chose. Mais être seule, c’était triste non ? Quand elle n’avait pas d’amis, elle était toujours triste, à rester dans son coin, à pleurnicher pour un rien. Aujourd’hui, plus elle faisait des efforts, plus elle parlait vers les gens, plus elle se sentait mieux. Et elle espérait au fond d’elle qu’elle était capable de leur apporter le même soutien en retour.

Pour le moment, elle était incapable de trouver sa réponse.
Elle allait pleurniché comme avant comme une imbécile ? ça ne lui rendrait pas ce qu’elle avait perdu non ? Mais trouver la réponse à sa question ne lui rendrait pas non plus. Y avait il seulement une réponse ? Ce n’était pas le genre de moment où on lui dirait de penser à autre chose parce qu’il n’y avait rien à faire d’autres ? C’était tout à fait ce moment là. Et elle était la seule à s’en soucier. Ce n’était pas le démon qu’elle avait rencontré aujourd’hui qui semblait se soucier de lui avoir volé quelque chose d’important. Il n’était peut être pas une jeune fille et ne pouvait pas comprendre ça. Mais il devait quand même prendre en considération les sentiments des autres un minimum non ? Non. Ne sois pas idiote Ayako.

Enfouissant son visage davantage entre ses bras, elle n’avait pas pensé au ridicule si une personne venait à passer par là. A vrai dire, elle avait eu assez la poisse aujourd’hui pour qu’un évènement de ce genre se produise. Ou alors, elle s’en fichait à côté de la poisse qu’elle venait d’avoir.
Mais, quand elle avait cette voix familière, quand elle avait relevé les yeux vers Aki… elle s’était sentie… soulagée ? Elle ne savait pas trop. C’était juste… voir une personne qu’on appréciait quand on en avait besoin.

Sans rien dire d’abord, elle s’était mordue la lèvre et l’avait regardé l’espace de quelques secondes.
Pourquoi il avait pris une place aussi importante en si peu de temps dans sa vie ? Elle n’avait jamais compris.
Cependant, le voir ici… parce qu’elle avait des sentiments pour lui, qu’il était le genre de garçon à qui elle aurait voulu donner son premier baiser… elle avait finit par détourner les yeux gênés.
S’essuyant les joues, retirant ses larmes bientôt remplacées par des nouvelles, elle n’avait pas osé le regarder à nouveau.

« Anoo… »

Comment raconter cette histoire au garçon qu’on aimait ?

« C’est rien…. »

Ne pas la raconter ? Tellement mieux x_x. Tu voulais pas que quelqu’un t’écoute il y a quelques secondes ? Et comme tête pour aller avec un « c’est rien », on a connu mieux.
Si mais….
Pourquoi était elle si gênée ? Qu’est-ce qu’elle y pouvait après tout ? Tout ça, c’était de la faute de Satan.

Aie aie aie. Quand elle releva ses yeux humides sur lui, le petit homme déglutit légèrement. Il avait tellement l’habitude de la voir souriante et de bonne humeur, la voir dans cet état était vraiment étrange… et douloureux. Mais ne nous attardons pas sur ce deuxième point puisque Aki lui-même décida de ne pas y accorder d’importance. Il ne le fallait pas, il s’était déjà juré de ne pas le faire et avec personne. Kiyo? Kiyo c’était une autre histoire, le centre avait eu la bonne idée de les faire cohabiter. Sûrement la seule de leurs tactiques qui avait marchée sur Aki depuis ces trois ans et demi.

Bref, tout ça pour dire que sur le moment, Aki venait de ravaler une fois de plus quelque chose qu’il n’aurait pas dû, mais bon, il était ainsi fait, on ne le changerait pas d’un simple coup de baguette magique.

La brunette semblait… incertaine. Comme si elle aurait voulu lui parler d’un tas de choses, puis de rien du tout. Bizarre, mais par ici, ce n’était pas ce qui manquait des comportements étranges, depuis le temps, Aki avait appris à s’y habituer et à ne plus s’en formaliser. Il suffisait de le voir aller avec Yasunobu pendant trois minutes pour le voir (x

Puis elle avait dit que ce n’était rien. Rien? Aki arqua un sourcil, incrédule. Pensait-elle vraiment pouvoir le berner aussi facilement? D’accord, le petit homme n’était pas le mec le plus intelligent du coin, il le concédait sans difficulté, mais il n’était pas stupide à ce point non plus. Il voyait bien que quelque chose d’important et désagréable venait de lui arriver…

-C’est gentil de me prendre pour un imbécile, j’apprécie.

Lança-t-il sur un ton exagérément vexé, ajoutant la moue qui allait avec. Ah Aki! Soit un peu sérieux!! Justement non, le sérieux tuait toujours tout par ici, mieux valait être crétin, c’était mieux, plus relaxant.

Se posant finalement les fesses à côté d’elle, le petit homme fouilla ses poches de jeans à la recherche de son mouchoir de poche. Pas la gauche… alors la droite! Uh? Oo Pourquoi il avait une figurine de naruto dans ses poches? Question encore plus importante, depuis quand avait-il une figurine de naruto? Peu importe, si lui ne pouvait le dire, alors qui pourrait??
Ah le mouchoir!!
Sortant donc le mouchoir de sa poche, le petit homme le tendit gentiment à Ayako avec un large sourire.

-Maintenant que je suis installé, je ne bougerai pas tant que tu garderas le silence! Alors dit quelque chose s’il te plait, il parait que rester assis sur du froid ce n’est pas bon pour… enfin pour ça!

Baka!
Bha quoi! =__=
Il ne fallait pas sous estimer le pouvoir qu’Aki avait sur l’humour! Et non, nous ne révelerons pas ce secret ici. Ni ailleurs!! >.<

Hey ! J'aurais bien voulu vous voir à sa place ! Allez dire au garçon pour lequel on ressentait des sentiments qui dépassaient l'amitié qu'on déprimait parce qu'on avait encore embrassé personne à dix sept ans x.x. Quoi ? C'était pour ça ? Mais naooon ! Mais c'était encore plus gênant à cause de ça. Il y avait le fait que ce n'était pas évident à raconter, plus le fait qu'il allait peut être se moquer d'elle, plus le fait... bon ça va Ayako, on a compris que c'est gênant à raconter. Mais tu penses vraiment qu'Aki va se moquer de toi ? Ce n'est pas Satan. Il ne va pas te sortir le sourire du diable avant de penser à le noter dans un journal qu'il publiera dans tout le pays. Un mec avec une figurine Naruto dans la poche n'est pas le genre à faire ça.
Alors, elle ne parlerait plus qu'à des garçons qui avaient cette figurine là dans la poche. Euh... là, tu ne vas parler qu'à Aki ou à des gosses de primaire. Tant mieux. Après l'expérience d'aujourd'hui, elle n'avait pas envie d'aller vers les autres. Au moins pour les prochaines heures à venir.

Ouvrant la bouche brusquement lorsqu'il avait dit le mot imbécile, elle avait été prête à lui dire qu'elle n'avait jamais pensé ça. Avant de réaliser qu'il plaisantait simplement. Monte pas tout de suite sur tes chevaux Ayako. Tu n'as rien d'une aventurière de toute manière.
Tournant alors les yeux dans un air stupide, elle l'avait sentit s'asseoir à côté d'elle. Pourquoi Aki avait une place spéciale pour elle ? Un jour, elle serait répondre à la question complètement. Tout ce qu'elle pouvait dire là, expliquait tout et rien à la fois.
Qu'il soit là, la gênait et la réconfortait à la fois. Elle avait à la fois l'envie de se confier et celle de partir. C'était sans doute un crime involontaire d'Aki de faire tout ça en maintenant ? Même dans sa situation actuelle, les rythmes de son coeur parvenaient à s'accélerer parce qu'il était là.
Pas de doute à avoir là dessus. Si elle avait eu le choix, et si Aki avait partagé ses sentiments un jour, c'était lui qu'elle aurait voulu embrasser pour la première fois. Fille niaise ? C'est sans doute ce que lui dirait les filles d'aujourd'hui.

Elle n'y avait jamais vraiment réfléchit en fait. Quand on avait son âge, on discutait de son nouveau petit ami pendant la pause repas avec ses copines de classe. Elle, elle parlait avec un ou une amie des problèmes qu'il ou elle pourrait avoir. Quand ils discutaient, elle faisait une grimace, ou quelqu'un lui disait de faire un effort. Mais elle ne disait pas: "je suis allée au cinema avec un tel".
La vie des gens d'ici étaient si différentes d'une vie de jeune de leur âge.
Elle n'avait pas eu le temps de tomber amoureuse jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à sa rencontre avec Nobuo, elle avait été trop renfermée. Et puis, elle avait tenté de s'ouvrir un peu jusqu'à sa rencontre avec Aki. Mais comme toute jeune fille de son âge, elle avait commencé à l'amour, à imaginer un jour tomber amoureuse, tenir la main de son petit ami et l'embrasser un jour. Un plan si peu original, mais qu'elle aurait tellement aimé connaître.
Alors... elle avait le droit de déprimer un peu non ? Parce qu'on lui avait retiré un truc normal qu'elle aurait voulu connaître.

"Gomen...."

On avait connu mieux comme réponse.
De toute manière, t'as pas le choix Ayako. Vu comment le grand Aki-sama vient de se poser, c'est tu parles ou tu meurs d'une crise cardiaque. Avec hésitation, elle avait tourné les yeux vers lui au moment où il parlait de... sol ?

"Eeh ?"

Bizarre. Aki l'était oui. Mais elle aimait sa façon de faire. C'était stupide, mais ça l'avait obligé à sourire. En même temps, elle n'était pas un juge neutre. Aki pouvait la prendre comme juge s'il voulait tricher pendant un match ou autre événement x.x
Bref.

De toute évidence... c'était parler ou... un truc avec le sol.
Il ne se moquerait pas d'elle ? C'était Aki. Et puis, tu vas pas garder tout ça alors qu'un mec avec une figurine Naruto dans sa poche est là pour t'écouter ! Bon, reformulons pour donner plus de classe à notre Aki. Alors qu'un jeune homme qui vous tendait un mouchoir était là.
Mouchoir qu'elle avait d'ailleurs pris en hochant la tête et en murmurant un "arigato".
Voilà.
Maintenant, on regarde le sol et on attend ? Baka, plus t'attends, plus le sol... le sol on ne savait pas quoi. Disons, plus c'est difficile de parler.
Baissant les yeux vers le mouchoir qu'elle avait dans la main, elle l'avait serré plus fort. C'est pas pour t'essuyer les joues ? Elle voulait pas l'abimer le mouchoir d'Aki >.<.
Taisons nous.

"Anooo..."

Recommence pas...

"Il y a ce garçon qui..."

Tu peux le faire...

"Avant... promets de pas te moquer è__é."

Et elle n'avait pas l'air de plaisanter. Quand elle s'était retournée brusquement vers lui, c'était avec un air sérieux... presque comique pour elle x.x

Pas de soucis, pas de problème, mais surtout aucune presse. D’accord le plancher était froid, mais il n’en mourait sûrement pas. Du moins… espérons. Ah, à quoi ressemblerait le monde si le kawaii Mitsuno Aki n’y était plus? Ah le monde se porterait sans doute pas trop mal en soit, mais il manquerait quelque chose, ça c’était certain!

Mais… pourquoi parlions-nous de la disparition d’Aki de la planète? Ah oui! Il était assis sur du froid. Et il avait une figurine de naruto dans sa poche… ce phénomène était vraiment intrigant. Lui-même ne pouvait dire comment elle était arrivée là, mais surtout, comment était-elle arrivée en possession du petit brun. Il n’avait pas le moindre souvenir d’une figurine de naruto avant de la découvrir dans sa poche à l’instant…

Trêve de bavardage, disserter sur une figurine de naruto mystérieuse qui avait le pouvoir de se téléporter dans ses poches – quelle hypothèse! – ne servirait à rien en soit puisque ça ne changeait pas le fait qu’Ayako semblait vraiment sur le point de sauter dans un gouffre de désespoir. Aki s’en sentait agacé, mais surtout énervé. Pourquoi? Parce qu’il ne savait rien justement. Ça l’agaçait et il avait la douce envie de taper dans un mur. Douce? Ah pour Aki, oui c’était très doux!

Dans une telle optique, mieux valait qu’il ne sache rien, ne? Oui, mais la curiosité était un vilain défaut et puis, il ne supportait vraiment pas de voir la si souriante Aya-chan les yeux rougis comme ça. Elle incarnait la gentillesse même, comment quelqu’un aurait pu être suffisamment ignoble pour la mettre dans cet état? Question stupide. =__= Dans ce centre, il devait bien y avoir ne serait-ce qu’une douzaine de personnes suffisamment timbrés pour oser faire une chose pareille.
M’enfin, fermant les yeux un quart de seconde pour ravaler sa colère naissante, Aki secoua la tête au « gomen » avant de lancer un sourire niait au « eeh ».

-C’est peut-être qu’une légende urbaine, mais je ne tiens pas trop à le vérifier, alors ne me fais pas rester comme ça indéfiniment…

Il lui jeta un regard appuyé, mi sérieux, mi plaisantin. Pourquoi s’acharnait-il? Oui, ce n’était pas vraiment son genre, mais le cas était différent. Son instinct lui disait qu’elle voulait le dire, d’une certaine façon. Elle ne se conduisait pas comme s’il était totalement hors de question qu’elle en parle. Dans ce cas-là, Aki n’aurait pas du tout insisté.
Il s’agissait d’un garçon alors. À cette mention Aki sentit sa colère qu’il venait de refouler prendre lentement vie de nouveau. Un garçon? Qu’est-ce qu’il lui avait fait ce type?!! >.<

Ne pas se moquer? Ah, Aki était un baka oui, mais un baka un tant soi peu intelligent. Il ne se moquait pas des choses sérieuses, exception des fois où il s’agissait de lui-même. Les thérapies! Le festival du n’importe quoi et du sujet sans queue ni tête avec ce petit homme. Enfin bref, levant la main droite, le brun s’éclairci solennellement la voix avant de dire :

-Je le jure.

Et puis ça ne pouvait qu’être sérieux ne? Pour qu’elle soit dans cet état, il fallait quelque chose de très grave d’après Aki.

Une légende urbaine sur le sol ou comment Aki avait le don pour sortir n'importe quoi à tout moment. Mais... même s'il parlait pour ne rien dire ou plutôt pour faire un Halloween sur du sol, rien qu'entendre sa voix lui faisait du bien. Oui. C'était comme ça. Sans doute une raison de plus qui faisait qu'elle l'aimait. Et elle ne pouvait rien y faire. De jour en jour, elle avait l'impression que les sentiments qu'elle ressentait pour lui ne faisaient que grandir. Pourtant, il ne faisait rien pour. En fait, si elle devait dire la nature de ses sentiments à lui. Elle répondrait sans hésitation qu'ils étaient amicaux. Alors pourquoi l'aimer ? Comme elle l'avait dit, elle ne pouvait rien y faire. Plus elle apprenait à le connaître, plus elle aimait cet Aki.
De la manière dont elle avait grandit, elle n'était jamais tombée amoureuse. Une grande première pour elle. Et il avait fallut que ce soit Aki, le jeune homme à la figurine de Naruto qui pouvait parler de sol quand une fille pleurait.
Lui dire "baka" ? Hors de question ! C'était une technique fabuleuse de remonter le moral en inventant des légendes urbaines. Maintenant, en plus d'avoir en ennemis une poutre, elle aurait le sol. De quoi partir en guerre avec Sakura pendant des années.

Si elle avait été d'humeur à plaisanter. Elle aurait probablement répondu qu'il fallait tout de suite sauter sur ce sol ou trouver un autre moyen de réduire la menace à néant. Mais, avec ses joues humides, elle avait simplement sourit, serrant un peu plus fort ce mouchoir.
Ici, on disait toujours que parler faisait du bien. Elle, elle dirait plutôt qu'avoir des personnes proches faisaient du bien. Mais ça allait un peu dans le même sens. Seulement, c'était beaucoup mieux selon elle de parler avec ces personnes là plutôt qu'avec des personnes payées pour vous écouter.
Aujourd'hui, elle avait cette personne qui voulait bien l'écouter. Alors... même si c'était le garçon qu'elle aurait voulu embrasser.... Oui, dès qu'elle aurait trouvé le courage, elle parlerait à cette oreille tendue.

Allez Ayako, Aki avait juré. Peut être même sur sa figurine Naruto la plus précieuse !
Oui, cette figurine resterait dans l'histoire.
Baissant de nouveau les yeux vers ses mains, elle avait soupiré. Une fois qu'elle l'aurait dit, elle se sentirait mieux. C'est ce qu'elle devait se dire. Les choses ne changeraient peut être pas, et elle aurait toujours ce souvenir désagréable.
Mais elle finirait par se dire qu'il fallait aller de l'avant comme lui disait toujours Nobuo.
Tripotant avec nervosité le mouchoir, plusieurs secondes étaient passées sans qu'elle dise quoique ce soit. Quand elle avait enfin ouvert la bouche, sa voix était hésitante, basse...

"Tu vas peut être trouver ça stupide..."

La ferme Ayako, dis le simplement

"J'avais... j'avais encore jamais embrassé de garçon... jusqu'à aujourd'hui. En fait... mon premier baiser... je voulais aimer vraiment la personne. Mais... il y a ce garçon qui m'a embrassé sans que je sois d'accord. C'est peut être idiot.... C'est peut être qu'un baiser.... Mais, je voulais vraiment... je voulais vraiment...."

S'arrêtant de parler, elle avait passé une main sur ses joues pour essuyer les nouvelles larmes. Oui c'était peut être idiot. Mais la pauvre idiote qu'elle était alors se sentait vraiment triste. Car pour la pauvre idiote, le premier baiser avait toujours semblé être important.

Aki et son don de dire n’importe quoi? Ah, mais il ne fallait pas le sous-estimer celui-là, il était très développé! Aki pouvait réellement sortir tout et rien, il suffisait qu’il n’ait qu’un petit mot et il était parti pour des siècles s’il le voulait! Et même avec aucun mot en fait… Aki était franchement de bonne compagnie, même avec les gens qui ne parlaient pas beaucoup ou même pas du tout!

Alors donc, tranquillement assis sur les dalles du plancher froid, le petit homme se demandait si vraiment il pouvait se choper quelque chose à rester assis comme ça, mais bon… il espérait vraiment ne pas être là suffisamment longtemps pour le savoir.
Attrapé un vilain truc parce qu’il avait voulu aider une fille. Ah, ta gentillesse te perdrait petit Aki!

Observant la demoiselle qui ne lui glissa qu’un petit sourire, Aki se posa plus confortablement, étirant les jambes, se callant le dos lascivement contre le mur, voilà, il était bien – hormis le plancher froid – il avait tout son temps! Et puis s’il venait qu’à s’ennuyer en attendant, il avait toujours cette figurine mystérieuse de naruto pour jouer! Ou pour tenter de percer son secret, au choix.

Mais bon, il avait juré et elle semblait décidée à lui confier ce qui la mettait dans cet état. Une bonne chose. Pas qu’il était à 100% pour le principe de la confession, mais quand le corps de la personne hurlait qu’il avait besoin de parler… il suffisait de tendre l’oreille, ne?

Il allait peut-être trouver ça stupide? Peut-être oui, mais si c’était important pour elle, il ne le ferait jamais savoir de vive voix. Aki était peut-être un clown, mais un clown qui savait ce que voulait dire le respect tout de même. Il n’allait pas répandre l’histoire dans tout le centre juste pour s’en amuser. Nha, s’il voulait s’amuser, il mettrait une bombe puante dans les wc! Encore fallait-il qu’il trouve une bombe puante, mais bon… simple détail.
Alors il ne dit rien, se contentant d’écouter sagement la suite de ce qu’elle avait à dire. Elle n’avait jamais été embrassée? Elle voulait offrir se baiser à une personne qu’elle aimait réellement? Rien de bien étrange ou stupide jusqu’ici. Bon, Aki ne comprenait pas vraiment cette importance, après tout, c’était un mec! (x
Mais il savait que pour les filles souvent, c’était relativement important alors se moquer? Nai!
Un garçon lui avait volé son premier baiser?

-Eeeh?

Les yeux légèrement écarquillés de surprise, le petit homme avait laissé échappé cette petite exclamation, pas bien fort, mais tout de même là. Le petit homme sentit sa main faire un léger mouvement incontrôlé. Aie… non pitié pas ça…

-Qui?!!

Fut le simple mot qui sorti durement de sa bouche. Probablement de quoi grandement surprendre Ayako qui, de par ses souvenirs, ne l’avait jamais vu en train de perdre le contrôle de lui-même. Et pourtant, c’était bien ce qui était en train d’arriver. Le fait d’apprendre une telle chose lui avait filé l’envie de tout jeter par terre. Pourquoi? Reposez cette question plus tard, quand il sera calmé. Là, même s’il n’était encore qu’à un simple début de saute d’humeur, il ne réfléchissait déjà plus. La suite pouvait être facilement prévisible pour lui ou quiconque qui connaissait son cas particulier. Dès qu’il saurait le nom de ce type, l’autre pouvait déjà commencer à creuser sa tombe, ou avec chance, juste réserver un lit d’hôpital.

Elle était finalement parvenue à le dire. Mais se confier à Aki semblait plus facile. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps, pourtant, il était déjà très important pour elle. Sans doute trop important même. Il avait pris une place rapidement dans sa vie. Elle ne savait pas si c'était parce qu'elle l'avait rencontré au moment où elle en avait besoin, ou si c'était simplement parce qu'il devait en être ainsi. Quoiqu'il en soit, ça importait peu en ce moment non ? Penser à tout ça, c'était être un peu maso. Surtout après s'être fait volé son premier baiser par Satan -.-.
Ce qui était certain, c'est que les mots avaient finit par sortir alors qu'elle ne s'en pensait pas capable à la base.
Et maintenant ? Dans une thérapie, on était sensé faire quoi après s'être confessé ? Ecouter s'il y avait des conseils à entendre ou simplement faire de son mieux. Se changer les idées ? Une glace. Pourquoi une glace ? Aller manger une glace, ça changeait les idées non ? A vrai dire, elle n'en savait rien, la première chose qui lui passerait par la tête, elle irait le faire en espérant que ça puisse lui permettre de penser un peu à autre chose.
Gênée, elle avait ouvert la bouche pour changer de sujet suite au "eeh" d'Aki, et alors qu'elle allait probablement proposer d'aller manger une glace en automne, il l'avait devancé.

Choquée, elle avait eut ce léger sursaut à ce moment là.
Non, elle ne se souvenait pas avoir déjà entendu ce ton chez Aki. En fait, elle était même sûre de ne l'avoir jamais entendu. Relevant la tête, elle avait tourné ses yeux humides vers lui pour le regarder. Il était en colère ? Evidemment, tu trouves pas que ça se voyait assez ? ça va, elle s'était attendue à une autre réaction simplement. Il fallait comprendre qu'elle avait l'habitude du Aki avec une figurine de Naruto dans sa poche. Et pas du Aki qui se mettait à parler sur ce ton dur.
Incapable de détourner les yeux de son visage, elle était restée silencieuse plusieurs secondes avant de se rendre compte qu'elle avait une réponse à donner. Sursautant alors de nouveau, elle avait enfin détourner les yeux pour les poser sur le mur d'enfance.
Qui ? Daisuke quelque chose... alias Satan selon elle. Mais répondre Satan, c'était se lancer une fois de plus dans le ridicule x.x.
Quand elle avait ouvert la bouche pour parler de nouveau, sa voix avait été hésitante.

"Anooo... je le connais pas. C'était la première fois que je le voyais aujourd'hui... je sais juste qu'il s'appelle Daisuke."

Et puis, de toute manière, qu'est-ce que ça pouvait bien faire de savoir son prénom ou son nom ? C'était la même chose, il lui avait piqué son premier baiser et c'était un crétin qu'elle se devait de détester jusqu'à sa mort si elle en avait la force. Baka Ayako. Réfléchis au moins cinq secondes.
Mmmh, mais Aki ne pouvait pas être jaloux. Si elle avait du mal à cacher ses sentiments, elle avait toujours pensé qu'il la voyait comme une simple amie de toute manière. Alors, il était en colère parce qu'on protégeait une amie ? C'était la réponse correcte sans doute pour elle.
Lui donner ce prénom n'était peut être pas une bonne idée. Elle allait peut être lui causer des ennuis. Mais avec un prénom, on ne risquait pas grand chose non ?
Prise d'un doute, peut être en partie à cause du ton dur de figurine Naruto man, elle avait ajouté:

"Oublie ça, c'est pas grave ! Hey, tu veux que je te paie une glace ?"

Changement de sujet pitoyable pour une fille qui a encore des larmes sur ses joues x.x
Tant pis, il fallait se montrer perserverant dans la vie. Se redressant du sol, elle avait essuyé ses joues d'une main avant d'épousseter ses vêtements. Moisir ici ne servirait à rien, positiver, il fallait positiver. Gambatte Ayako !

La colère. Pour Aki c’était un truc qui se pointait toujours sans prévenir. Parfois pour des raisons stupides qui vous faisaient vous demander pourquoi il éclatait à ce point pour une petite broutille de ce genre. Et à d’autres occasions, c’était un éclatement bien fondé, mais où jamais un Aki sans ce débalancement neurologique aurait réagi de cette manière. Mais bon, comment réagissait un Aki normal, c’était plutôt difficile à dire même pour lui. Il était comme ça depuis ses six ans. Ce n’était pas sous cet âge que l’on avait de véritables raisons d’éclater d’une colère noire et profonde.

Bref, pourquoi parler de la colère et de Aki dans le même paragraphe? Simple. Parce que le petit homme sentait cette colère s’animer en lui à cet instant précis. Voir Ayako en larmes ne lui plaisait pas, mais alors là pas du tout. Des gens pleurer, il en avait vu plusieurs au centre et jamais il ne s’était senti aussi désemparé que maintenant. Il aurait voulu faire n’importe quoi pour sécher ses pleures et lui rendre son radieux sourire, seulement, il n’avait pas la moindre idée de comment faire. D’habitude, quand ça arrivait, il disait des bêtises et la personne retrouvait peu à peu le moral. Seulement, cette fois-ci… aucune bêtise crétine ne lui venait en tête. Aucune mimique, aucune blague moche, rien.

Il y avait juste cette colère qui grandissait toujours en lui et qu’il ne pouvait pas stopper malgré ses efforts. Il ne voulait pas faire. Il ne voulait pas se mettre à hurler et tout jeter par terre. Il ne voulait surtout pas effrayer – ou pire, blesser – Ayako en perdant le contrôle de lui-même. Pourtant, c’était inévitable. En apprenant qu’on avait osé voler son premier baiser à cette demoiselle qui était l’incarnation même de la gentillesse et de l’innocence, Aki avait vu rouge en moins de deux millièmes de secondes. Et il avait demandé qui avait fait ça, d’une voix dure et sans appel, une voix qui ne lui ressemblait pas du tout, on ne pouvait dire le contraire.

Elle en paru fort surprise et quelque part au fond de lui, Aki se traita d’idiot. Il détestait être comme ça, surtout après quelqu’un qui n’avait rien fait pour mériter sa colère comme Ayako en ce moment.
Alors c’était Daisuke. Rien qu’avec ce nom, Aki pouvait le retrouver. Pourquoi? Parce que Aki connaissait tout le monde! Ce Daisuke était d’ailleurs un perturbateur, tout pour attirer l’attention. Aki savait qui il était et il ne l’appréciait déjà pas beaucoup à la base, n’aimant pas trop son caractère, alors il n’en fallait pas plus pour qu’il se retrouve aussi facilement sur sa liste noire.
Et malgré la tentative d’Ayako pour détendre l’atmosphère et changer de sujet, Aki se leva d’un bon, ne faisant même plus attention à la brunette. Il n’avait plus qu’une chose en tête : trouver Daisuke et lui refaire le portrait!

Avançant alors à toute vitesse dans les couloirs, ne faisant pas gaffe à voir si Ayako le suivait ou pas, Aki se mit en quête de trouver ce fichu Daisuke sur qui il venait de concentrer toutes ses envies de meurtre. La tête telle une girouette, le petit brun regardait absolument partout où il passait, demandant à toute personne qui croisait sa route s’il avait vu le recherché en question. Et au bout d’une dizaine de minutes à se balader comme ça dans tout le centre, Aki fini par le trouver dans la salle de jeux. Il y avait bien sûr des gens autour, mais ça, le petit homme n’y portait pas la moindre attention. Lançant un simple :

-Toi!

Agressif à Daisuke, Aki se rapprocha de lui à grands pas et au diable si l’autre était plus grand et plus baraqué, ça ne valait pas Aki en pleine crise de colère. Ni une ni deux, il lui aplati son poing de toutes ses forces dans la mâchoire.

-Les types dans ton genre ça me dégoûte!

Et il n’attendit même pas de riposte de la part de Daisuke, ne lui fourni pas non plus la moindre explication supplémentaire avant de lui mettre un second coup de poing sur la gueule.

Daisuke avait décidé de passer son temps bien sagement dans la salle de jeu. Pourquoi ? Surement par parce qu’être entouré était une de ses activités préférées, non, tout simplement pour éviter de tomber sur Akane. Ici, entourés d’hommes, il savait qu’elle ne viendrait pas…Elle avait peur des mecs.. avec raison? Ah non...seulement parce que son abruti de petit ami lui avait frappé dessu ...Rien de bien grave, sauf quand on est le petit ami en question. Félicitation M. Maeda...M'enfin. Il devait apprendre à se contrôler, il ne pouvait pas frapper sur les gens n'importe quand, ses parents lui avaient appris très tôt, au parc, quand il assommait les autres gamins avec ses outils pour jouer dans le sabre...Ah mais cette brunette le mettait en rogne, elle avait le don de lui donner des envies de meurtre. Et quand il était furieux, plus rien n’avait d’importance, c’était exactement comme si tout son être lui hurlait de démolir, de frapper jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Il avait toujours été comme ça et pour cette raison, il évitant de déclencher des bagarres. Il savait se battre, oh sans doute mieux que bien des gens, sa force et ses muscles ne l’aidant pas à retenir ses coups, mais il préférait de loin la torture psychologique. Il aimait trouver une victime et la manipuler jusqu’à ce qu’elle demande grâce. Oui, c’était ce qui amusait le roi, se payer la tête des gens. C’est exactement pour cette raison qu’il avait volé un baiser à une écervelée. Pourquoi ? Dire qu’elle était tout simplement mignonne aurait été une façon de résumer les choses, mais ses raisons étaient beaucoup plus cruelles. Il l’avait surpris entrain de crier son amour, pour un autre, par la fenêtre…Allez savoir pourquoi mais le fait que quelqu’un puisse être naïf au point de réellement, être amoureux, le dégoutait et faisait gronder son âme d’une sombre jalousie. Il avait aimé, il avait connu ce sentiment parfait, cette confiance et cette naïveté, et il avait été lâchement trahis…Il voulait ridiculiser cette fille pour qu’elle ne soit plus capable d’être si heureuse alors que lui se sentait misérable.

Oui, il était méchant, pour ce qui ne l’auraient pas encore saisit. C'était une grosse brute, le genre à se couvrir de tatouages et à battre des mioches...euh..avec classe? S’il pensait aux sentiments des autres, non, jamais. Il aimait beaucoup trop s’amuser et se moquer pour avoir à se soucier des cœurs qui brisaient en chemin. C’était sans doute son plus grand défaut mais qu’importe, il avait l’impression d’être parfait et vu sa popularité, on acceptait malgré tout son mauvais caractère…Ah Daisuke...jouer avec des gens et jouer avec des jouets, c'est pas pareil... si tu brises la nuque d'un humain, il meurt...Barbie elle, c'est juste marrant... NON, il n'a jamais eu de poupées...

Il n'était pas si nul de toute façon, il avait de la classe et il inspirait le respect...non? D’ailleurs, outre cette gamine timide à laquelle il avait volé un baiser, personne ne semblait s’en plaindre, de ses manies. Elle était où cette petite en ce moment? Sans doute entrain de pleurer toutes les larmes de son corps dans sa chambre, entre une peluche et sa Barbie…L’imaginer le fit sourire, allez savoir pourquoi, peut-être que parce que comparé à une vision de la sorte, il n’était pas tellement à plaindre? Hmm …C’est donc en se rappelant cette cruelle action de la journée, ainsi que son surnom de “Satan” auquel il n’avait ou qu’adhérer, qu’il était assis dans un fauteuil entourés de ses connaissances ou de ses groupies, selon les cas. La porte s’ouvrit brusquement mas il n’y fit pas attention : sans doute une autre fangirl furieuse qu’il ait déserté son lit… il s’en fichait et il n’avait pas vraiment envie de se prendre la tête avec une idiote en ce moment. Son regard était posé sur une autre patiente qui se faisait les ongles plus loin. Elle était mignonne… Il ne put pas penser plus longtemps à ce qu’il aurait aimé faire avec la fille qu’il déshabillait du regard puisqu’un coup de poing s’abattit sur sa mâchoire. Clignant des yeux en se remettant sur ses pieds, il ne put qu’entendre le débile qui venait de le frapper lui hurler des insultes par la tête.

Dans sa cervelle, c’était la panique totale. Il cherchait à se rappeler ce qu’il avait bien pu faire à ce type pour qu’il ose lever la main sur un visage aussi parfait. Il ne lui avait pas piqué sa copine...peut-être que si? Ah mais là...si le pauvre mec était impuissant, il n'était pas responsable... C’Est à cet instant qu’un autre coup lui fut destiné, celui là plus violent quand même, il avait la lèvre en sang… Et personne ne bougeait. Normal, le garçon qui était devant lui était reconnu pour être particulièrement violent quand il était en colère, et les gens dans la pièce étaient principalement des filles ou des faibles…

Furieux, Daisuke ne se fit pas prier pour lui rendre son coup à la même puissance, en plein visage. Il avait de bon réflexes et surtout, une assez bonne technique, maintenant qu’il était conscient de son état, il était sur ses gardes, il ne se laisserait plus frapper aussi facilement. Il était furieux, et autant dire, il était dangereux. Il fit un pas vers cet intrus qui osait le frapper et l’énerver et il l’attrapa par le chandail. Son visage sublime était caractérisé par la colère, au moins autant que quand il se trouvait avec Akane… Sur un ton froid, et avec une voix rauque et changée par la fureur qui coulait dans ses veines et menaçait d’éclater à tout instant, il lui demanda

Daisuke : Mais t’es complètement malade !! Je vais te refaire le portrait !! !

"Mmmh, une glace au chocolat même si tu veux ! Même plusieurs, jusqu'à ce que t'aies mal au ventre et... Mitsuno-kun ?"

Pensant sans doute détendre l'atmosphère en parlant de chocolat, Ayako avait affiché un air surpris quand Aki s'était relevé. Le suivant des yeux quelques secondes, elle avait observé le visage de ce dernier avec plus d'attention. C'était quoi ce mauvais pressentiment ? Aki ne comptait tout de même pas... ? Sans vraiment trop réfléchir au pourquoi, la demoiselle s'était redressée à son tour pour le suivre. D'Aki, ce qu'elle savait se résumait à un garçon gentil, marrant qui lui donnait parfois l'impression curieuse parfois de ne pas vouloir trop s'attacher aux gens. Ce qu'elle avait toujours pensé lui avait suffit pour l'apprécier. Il y avait peut être d'autres choses, mais dans le fond il était comme ça non ? Il fallait du temps pour connaître réellement une personne. Et elle s'était toujours dit qu'elle apprendrait à la connaître au fur et à mesure si jamais il la laissait se rapprocher.
De lui, elle ne s'était jamais mefiée au point de penser pouvoir tout lui dire s'il lui posait n'importe quelle question. Depuis un moment, elle avait confiance en Aki comme elle aurait confiance en un ami proche. Elle savait qu'il aimait le chocolat, qu'il disait des choses parfois étranges mais qu'elle trouvait toujours amusante et qu'il avait ce petit truc en plus qui faisait qu'on avait simplement envie de l'apprecier. Finalement, elle devait savoir ce que les autres personnes auxquelles il parlait, savaient. Rien d'un exploit.

A présent derrière lui, elle devait parfois courir pour ne pas le perdre de vue.
Aujourd'hui, elle n'aurait pas imaginé qu'il chercherait ce Daisuke. En fait, si elle avait su la suite, elle ne lui aurait probablement rien raconté. Faisant de son mieux pour ne pas le perdre de vue, elle l'avait vu entrer dans la salle de jeux. Accélérant le rythme, elle s'était arrêtée quelques secondes à l'entrée pour reprendre son souffle ou tout simplement trouver le courage d'entrer. Mais elle avait finit par le faire au moment où Aki frappait pour la seconde fois Satan.
Immobile à l'entrée, ses yeux n'auraient pas pu être plus grand ouverts. Elle serait sans doute rester un moment comme ça si Daisuke n'avait pas répondu. C'était le genre de cas où le camp à choisir s'imposait de lui même. Alors, quand Satan avait attrapé Aki, elle s'était simplement precipitée pour s'interposer entre les deux:

"YAMETE !"

Eh ? C'est elle qui avait crié comme ça ? Elle était vraiment capable de crier comme ça ? Mais oui Ayako, c'était bien ta voix.
Et visiblement, elle était aussi capable de faire preuve d'un peu de courage pour se placer comme ça devant Aki. D'accord, dans le genre rassurée de l'année, elle n'aurait pas d'oscar. Mais elle était capable de regarder Satan dans les yeux pour lui lancer un regard dur.
Allez, ils pouvaient aller la manger cette glace pour penser à autre chose. Elle déprimerait ce soir devant tout un tas de trucs sucrés avec Ana. Le genre de soirées qui ne change pas grand chose mais qui permet au moins de se changer les idées.

Pour l'instant, elle voulait simplement... défendre Aki ?
Oui.
Et puis, si un surveillant ou quelqu'un du centre passait par là, il risquait d'avoir des ennuis. Tout ça parce qu'elle avait voulu tout lui dire. C'était normal de s'interposer maintenant non ?

Ce coup, que Daisuke lui rendit, Aki le sentit à peine. Non, il n’était pas Iron Man. Il était simplement en plein pétage de plombs et il n’avait conscience d’à peu près rien. Mais quand il reviendrait à lui par contre, il ne manquerait pas de sentir cet élancement de la mâchoire qui commençait déjà à se faire sentir.
Aki malade? Bien vu le géni! Et il était se trouvait dans ce centre depuis plus de trois ans pourquoi à ton avis? Faire joli et s’harmoniser avec la tapisserie? D’abord Aki était bien plus mignon que la tapisserie, ensuite il n’y avait même pas de tapisserie, alors pourquoi avoir amener ce sujet sur le tapi? Oo

Et pour toute réponse, le petit brun repoussa violement Daisuke qui le tenait par le col de son t-shirt. Vite quelqu’un appeler des éducateurs à la rescousse!!! Personne? Bon… tant pis.

-C’est toi le malade oui!! Ça te plait tellement de faire de la peine aux gens? C’est dégueulas!!

Et le petit homme avait l’immense envie de se jeter sur lui à nouveau, mais une seule chose évita le geste à Daisuke, ou plutôt une seule personne. Ayako. Qui venait de hurler d’arrêter et qui s’était mise entre eux.
Mais même si le geste était intelligent en soit – quoi de plus honorable que de vouloir stopper une bataille? – Aki était maintenant beaucoup trop en colère pour s’arrêter aussi facilement. Pas qu’il ne l’aurait pas souhaité, le brun était bien trop gentil en temps normal pour agir ainsi, mais c’était totalement hors de sa volonté propre. Ses membres bougeaient d’eux-mêmes et rien ne lui venait à l’esprit sinon de remettre son poing sur la gueule de celui qui avait osé faire pleurer Ayako.

-Pousse-toi c’est pas le moment!

Là, c’était un tout autre Aki qui venait de carrément jeter la demoiselle sur le côté sans la moindre douceur. Geste qu’il regretterait probablement le plus une fois qu’il aurait repris ses esprits. Le passage étant libre pour assouvir son profond désir de violence, le petit homme s’était à nouveau jeté sur Daisuke, le poussant contre la table de baby-foot qui se renversa. Ah du bruit! Une bonne chose, ça attirerait des éducateurs, parce que personne ne semblait déterminé à vouloir se mettre dans le chemin du brun après ce qu’il venait de faire à Ayako.
Sans trop comprendre comment, le brun était maintenant à califourchon sur Daisuke à le rouer de coups. Aki était vraiment hors de lui en ce moment, il serait probablement difficile de l’arrêter en lui demandant simplement de se calmer – voir même impossible.

Mais à un moment – heureusement pour Daisuke – Aki se sentit soulevé de terre. Probablement Soshi, l’un des rares éducateurs qui n’avait pas peur de se jeter dans la mêlée lorsqu’il s’agissait d’Aki. Battant le vide de ses pieds, Aki n’avait pas fait de crise aussi forte depuis un petit bout de temps.

-Aki, calme-toi!

Ça, c’était Soshi qui le tenait encore fermement, mais la seule réponse qu’il obtint fut un petit brun qui se démenait encore plus pour quitter cette « étreinte » qu’il n’avait pas demandé.

-Il le mérite!
-Il en a assez eu comme ça.

Aki se mit à grogner de mécontentement. Il voulait vraiment juste détruire ce type qui avait fait pleurer Ayako. C’était tout ce qui comptait dans sa tête en cet instant… Même cette dernière phrase de Soshi ne changeait rien à ça.

» Demon VS Angel [Daisuke]