Lewis. [PV Kazuya]

Dana entra dans la petite animalerie du Centre. Elle adorait prendre soin des animaux, parce qu’au fond ces derniers étaient moins cruels envers la réalité. Par-dessus, la jeune fille appréciait les chouchouter pour se prouver qu’elle restait un être humain et qu’elle souhaiter aider les autres autant que les autres pouvaient l’aider. Les animaux aidaient parfois pour la Science, et même si elle n’avait aucun espoir en ce qui concernait son cas, elle espérait secrètement que plus tard, d’autres pourront être guéris. Elle s’approcha de la cage d’un petit lapin blanc. Elle l’avait appelé Lewis. En réalité, on lui avait donné un autre nom mais tellement moche et peu imaginative.

C’était une petite boule de poil toute blanche et bien potelée. Elle avait parfois l’impression que si elle ouvrait la porte de la cage, il s’enfuirait montre en main pour lui montrer un autre monde. L’autre côté du miroir. Symboliquement, ça devait être l’au-delà. Le chemin vers sa mort et à chaque fois qu’elle y repensait, elle enrageait. Quoi ? Vingt années ? Trente si elle avait la force de continuer son traitement. Et quel goût amer elles avaient ces années. Un goût morbide et acide qui lui brûlait le cœur.

« Bonjour Lewis, » susurra-t-elle en plongeant la moitié de son bras dans la cage pour attraper le lapin pas la peau du dos.

Elle finit par le réfugier dans ses bras. Il ne se débattait pas et restait sage, habituée à la présence et l’odeur de la plus fidèle des pensionnaires envers lui. Parfois, elle avait eu des envies de le voler pour le garder dans sa chambre, cependant c’était interdit et on aurait vite fait de le découvrir. Dana s’empara d’une feuille de salade, et la présenta au museau de l’animal. Il la renifla et commença à la grignoter. Ohara-chan rit un peu devant ce spectacle attendrissant. Elle se sentait sereine, sachant que Lewis bougeait et respirait dans ses bras.

Elle se retourna pour observer deux pensionnaires entrer pour s’occuper des tortues avant de reporter son attention sur Lewis qui finissait sa salade. Elle lui caressa le crâne avec précaution avant de le replacer dans sa cage. Dana s’était portée volontaire pour lui donner ses médicaments à Lewis, histoire d’accepter son propre traitement, mais c’était que de la psychologique de bazar. Elle prit la seringue à bout rond, pour bébés, et la plongea dans un flacon pour en remplir quelques centilitres. Elle posa le bout sur la bouche du lapin qui la première fois se laissa faire et ingurgita le médicament sans problème. Cependant, il restait toujours un fond, impliquant un deuxième passage. Et Lewis était moins cool, et gigotait. Elle tentait de l’immobiliser doucement d’une main.

« Par pitié Lewis, avale. »

Il était entré. Les deux pensionnaires qui s'occupaient des tortues étaient des gens qui l'avait cherché. A vrai dire, il n'aimait pas les gens qui le cherchait trop longtemps. Un seul mot de travers et il les cassait en deux. Son envie de vengeance était à son comble et il ne pensait qu'à frapper les deux garnements.

Mais en fait, qu'est-ce qu'ils lui ont fait? Oh, pas grand-chose. Juste qu'il lui ont rentré dedans. Puis comme il se sont pas excusé, Tashio était allé les voir. Rien de plus normal. Enfin, c'est ce qu'il se disait... Mais est-ce qu'il savait qu'il était dans un endroit public?

Il entra et chercha du regard les deux petits qui s'était aventuré par mégarde là où il ne fallait surtout pas y mettre les pieds. Seulement, il n'arrivait pas à les repérer. En fait, il était carrément de l'autre côté avec les tortues.

Alors, il s'approcha de plus en plus près de la jeune fille qui s'occupait du lapin. Et vu que le lapin ne voulait pas prendre son médicament. De plus, la jeune fille semblait être préoccupé par le fait qu'il ne voulait pas prendre le liquide.

Il s'approcha donc, pris d'une semblable compassion(?) et fit prendre la dose au jeune lapinou .

"Fallait pas t'inquiéter, il a juste ressenti tes humeurs."

Nan mais de quoi je me mêle ? Ce fut exactement ce que pensa la jeune fille, outrée en voyant une main étrangère s’emparer de la seringue pour effectuer SON travail à elle. Elle était totalement blessée dans son amour propre et voyait là plus de la provocation que de la compassion.

« Mes humeurs ? » répéta-t-elle incrédule et irritée.

Bon, Dana mieux valait ne pas chercher les emmerdes mais tout de même, son Lewis. Il avait du être traumatisé par ce bougre qui l’avait forcé à prendre la fin du médicament. Elle avait presque réussi, alors qu’en réalité elle était loin de réussir quoi que ce soir. Elle reprit brutalement la seringue de la main du jeune homme qu’elle ne connaissait pas du tout, et la reposa avant de se tourner définitivement vers lui.

« Et t’es un genre de psychologue ou quoi ? » railla-t-elle d’un ton mi-amusé, mi-énervé.

Elle devait faire baisser la pression, sinon elle se verrait péter un câble pour pleurer ensuite. Elle n’était pas une délinquante mais la rue lui avait appris certaines choses fondamentales. Parfois s’emporter, c’était vital voire nécessaire si on tenait à sa vie. Certes, elle dramatisait en intériorisant son vécu mais l’autre là, pourquoi venait-il la briser dans son élan de fierté. Fierté d’avoir réussi à prendre soin d’un être vivant. Et en plus, elle était sensée le remercier.

« Je t’en prie, me fais pas rire. Je suis déjà tordue rien qu’en t’observant. »

Méchante, elle ne pouvait être que méchante pour se protéger. Dana était peut-être philanthrope. Elle avait foi en l’humanité, elle aimait l’Homme cependant ce genre de choses l’exaspéraient en plus de l’éloigner de sa philosophie assez douteuse. La provocation elle connaissait, les piques elle en envoyait par centaines et l regrettait souvent après quand elle se prenait une gifle ou quand son insolence fut punie d’un odieux viol. Elle avait l’habitude d’être souillée de fond en comble, d’être marquée du coup, elle n’avait plus peur de rien et devenait très réactive.

Il resta de marbre. Une fille qui veux aidé un jeune lapin malade avec une seringue doit savoir immédiatement que les animaux ressentent les 'sentiments' des êtes-humains. Si tu es triste, il le comprendront. Et si tu es en colère ou stressé, il vont le savoir aussi. Toute personne qui vont aidé un animal doit le savoir pertinemment.

Mais ce n'était pas comme si cette jeune fille était méchante. Non pas du tout, elle ne savait tout simplement pas parler à quelqu'un lorsqu'il vient de l'aider. Mais Toshio est quand même tout le contraire et quand il s'agit de fille, il sait comment se débrouiller.

Oui, Kazuya est un gros dragueur mais cela ne se vois pas forcement dans son comportement. Il n'avait pas forcément affaire à des filles empotés ou des filles qui veulent être dragués. Mais aussi à des filles qui ne sont pas forcément à la recherche de l'amour et autres plaisirs émotionnels. (Si vous m'avez compris, je vous bénis)

"Je ne suis pas forcément un psy. Je dirais plutôt que je suis le contraire."

Il prit le jeune lapinou pour le déposer dans sa chère petit maison qui était beaucoup plus grande que lui. Il était seul dans cette demeure et il devait se sentir très seul. La visite de Ohara-san et Toshio devait avoir un impact suffisant pour l'aider pour récupérer.

"De plus, ne devais-tu pas au contraire me remercié? Sinon, tu serais encore là à essayer de le lui donner."

Il n’était pas forcément pris, d’accord mais il n’était pas obligé de répondre à une question rhétorique non plus. Elle soupira alors, préférant finalement e taire, elle avait assez gaspillé de salive comme cela et ce n’était pas son genre que d’insister sur des niaiseries. Généralement, elle préférait dire les choses une fois, et si le message ne passait pas, tant pis. Et puis le contraire d’un psy c’était quoi ? Un type qui s’en fout des problèmes des autres, en même temps c’était pas comme si un psychologue y faisait attention : il était payé pour ça. Quelques rares avaient de la compassion mais les autres, à force de voir débarquer des tarés, ils bénissent l’argent qui vient ensuite.

Le remercier c’était un comble et non pas une obligation. Après tout, il n’avait fait que lui voler la vedette. Elle se pencha pour observer son Lewis encore un peu plus longtemps, il commençait à sommeiller sous l’effet des compositions du médicaments.

« J’aurai préféré lui donner moi-même, pourquoi t’essaye pas de comprendre ça. »

Il n’y avait rien de compliqué à vouloir faire les choses soi-même. Dana était assez grande, loin d’être majeure cependant, s’il y avait bien un rare plaisir dans sa vie c’était celui de prendre de son petit Lewis. Elle passa deux doigts à travers les grillages de la cage pour caresser son petit pelage, il tremblait un peu. Sûrement le traumatisme du à l’injection du médicament, c’était toujours éprouvant et elle le comprendre. Elle-même en avait des tonnes à prendre à chaque moment de la journée. Elle devait toujours faire des analyses et on ne l’acceptait pas à l’hôpital parce que c’était coûteux et qu’elle n’était pas la seule à être atteinte et que ça ne l’empêchait pas de vivre normalement, mis à part qu’elle était totalement exclue de la société normale. Même une lépreuse aurait eu plus de chance de s’intégrer.

« C’est trop maintenant, ça n’a plus d’importance. » finit-elle par conclure en se redressant un peu pour faire face au jeune homme.

Elle ne l’avait jamais croisé et se rendit compte qu’elle avait été un peu acerbe avec lui. Dana n’était pas toujours agréable avec autrui car ici, presque personne ne l’était. Impossible de faire deux pas sans tomber sur un schizophrène ou un type violent. Forcément, elle agissait en conséquent. Si elle était gentille, et elle aurait aimé l’être, elle se ferait plus mal qu’autre chose. Alors, elle préférait suivre la tendance malgré les douloureux regrets.

« Je m’appelle Dana. » dit-elle simplement pour rattraper son manque de diplomatie de tout à l’heure.

Elle aurait préféré donner le médicament au petit lapinou par elle-même. Il comprenait un peu, mais si elle avait continuer ainsi le lapin n'aurait jamais acceptait de prendre le liquide. Elle semblait bizarre a propos de tout ça, comme si elle connaissait quelque chose de tout ce que subissait l'animal. Ça l'intriguai un peu. Comment dire? Savoir que quelqu'un comprend ne serais-ce qu'un peu les aventures d'un lapin dans une cage, ça intéresse pas mal de monde.

Elle était un peu froide envers Toshio. En même temps, ça se comprenait ne serais-ce qu'un tout petit peu. Il ne savait pas pourquoi mais il ressentait comme si quelque chose attirait dans la personnalité de la jeune fille. Quelque chose de mystérieux et de triste en même temps.

Au fur et à mesure qu'il l'avait observé, elle semblait de plus en plus jolie et attirante. Mais cela ne faisait pas tout son caractère. Il la trouvait aussi très distante des autres et surement beaucoup de lui.

Elle lui avait dit son nom. Étrange nom... Dana? Jamais entendu parler d'un tel nom. Étais-ce un prénom ou un nom de famille? Humm.. Il hésita.

"Dana-san? C'est quel origine?"

Un nom étrange pour une fille étrange. C'est tout coordonné. Mais c'était tout de même mignon. Et il se ferait un malin plaisir de répéter ce nom si il n'y avait pas eu l'affaire de toute à l'heure.

"Moi c'est Kazuya Toshio. Tu peux m'appeler Kazuya..."

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