Sky Moon Walk ~Aki

Une nuit patiente, quelques étoiles filante à travers un ciel poussiéreux de nuages, une brume passagère, une envie de dormir présente, rêver à plus croire en rien, voila à quoi se résumait un morceaux de la nuit de la jeune Riiko ... Emmitouflé dans les draps d'un lit bien chaud la jeune femme était prête à s'endormir mais rien, aucune envie ne frapper à sa porte, pff, quel ennui, elle ne voulait se lever pour aller chercher quelques choses, ses yeux étaient à moitié endormi tandis que son corps était à moitié réveiller, il fut peu de temps pour qu'e Riiko rouvre les yeux et ouvre la petite lumière qui illuminé sa chambre vide de toute envie quelques tableaux y était entreposé, ainsi qu'une table, une armoire, ect... Une chambre qui n'était pas petite mais où la vie ne se faisait pas voir ...

Elle se tourna pour attraper le livre qui était sur sa table de chevet, il fallait qu'elle le finisse pour dans quelques jours, il ne restait plus que quelques pages à lire, mais vu qu'elle sortait peu, elle n'avait pratiquement que la lecture pour se divertir quelques peu, quelques lignes était parfois intéressante d'autres non, celui la n'était des meilleurs, elle s'ennuyait à chaque mot et cela était mauvais car elle ne le finirait sûrement pas à temps mais cela l'importait peu, elle n'avait rien à faire, étant interné dans cet institut, elle avait besoin de solitude, plusieurs dizaines de jours qu'elle n'était pas sorti, elle ne se plaignait pas de cette situation, elle avait besoin d’être seule, mais au fond, cette vie lui était bien monotone. Que de tristesse, sans l’équivoque d’un sourire entravant son visage, gris, néant et flou … Pourtant elle n’aimait pas tant sortir que ca mais la c’était pesant …

Ses yeux se rivèrent vers la pendule en argent qui affichait 21h30, que faire à part lire pour passer le temps, penser mais c’était ennuyeux ça aussi, alors autant attendre que le temps passe …Oh et puis zut. Elle s’extirpa de son lit bien douillet et elle se chaussa de ses chaussons, puis elle sortit doucement de sa chambre éteignant la lumière à sa sortie. Elle traversa les couloirs tête baissé, les cheveux rattachés en un chignon avec un papillon qui l’y ornait, elle n’avait pas trouvé mieux pour cacher son visage que de le baisser. De plus, elle n’osait croiser le regard des autres. Elle marcha ainsi pendant plusieurs minutes, c’était l’heure du repas, mais elle ne voulait pas manger, non.. Elle s’assit sur un banc, son livre sur le côté, observant la lune par la fenêtre avec une expression oisive sur le visage, comme s’il entreprenait la chose la plus anodin qu’il soit, elle demeurait …

MANGER! Ah que c’était bon. Le gouffre qu’était le petit Aki, maintenant plein, le jeune homme avait quitté le réfectoire la mine souriante, comme la plus part du temps. Pourquoi sourire bêtement comme ça, alors qu’il n’y avait personne et aucune raison? Peut-être pour rattraper toutes ces années où il n’avait pas sourit du tout… peut-être oui. Mais ne nous posons pas plus de questions inutiles. Aki souriait au lieu de taper dans un mur, c’était déjà bien, alors même s’il souriait sans raison, ça n’avait pas d’importance.

Marchant donc de son petit pas gambadant dans les couloirs, le brun sifflotait une mélodie sans queue ni tête. Lorsqu’il passa le hall, il jeta un œil à la porte. Juste un œil, juste une seconde. Juste assez pour penser au fait qu’il se trouvait au centre depuis déjà trois ans et demi. Combien de temps encore devait-il rester? Oh, sûrement longtemps et ça ne le dérangeait pas plus que cela.

Il était inapte à sortir et vivre sa vie parmi des gens qui eux n’avaient pas de problèmes sinon celui de payer leurs factures et de subir leurs peines de cœur. Minimiser les ennuis des autres? Non. Il était simplement réaliste. Le sien était trop peu fréquent pour que les gens ne le prennent pas pour un danger public. Une âme en peine parce qu’elle venait de se faire jeter par son amoureux? Normal, ça passera. Un type qui casse tout dans une pièce juste parce qu’on voulait l’obliger à quelque chose qu’il ne voulait pas faire? Ce type a un problème entre les deux oreilles.

Ah non! Ne pas y penser. Ne plus y penser! Laisse tomber Aki. De toute façon à trop cogiter tu vas…

-Itta!

Bha oui voilà, manquer la marche et te péter la gueule!
Une grimace sur le visage, le nez froncé, Aki se redressa lentement en se tenant le genou. Moooo pourquoi il fallait toujours qu’il se cogne quelque chose quelque part? Où était le dieu jaloux de son visage de petit ange qui s’acharnait sur lui??? >.<

Bref, vite s’asseoir! Bobo le genou. Il y avait un banc pas trop loin, alors le petit homme rebroussa chemin avant de bifurquer vers la cours. Ah le fidèle banc qui était là depuis bien avant son arrivé et qui ne bougeait jamais. Heureusement pour ce soir! Oh, il y avait quelqu’un déjà. Riiko? ^^
Aki eut un petit sourire, il ne l’avait pas croisé depuis un petit moment. S’assoyant donc à côté d’elle, lançant un petit :

-‘Yo!

avant de relever son pantalon pour voir son genou douloureux, Aki découvrir une plaie, bénigne, mais une plaie quand même.

-Arg, génial.

Marmonna-t-il sans la moindre conviction. Et aller, une égratignure de plus, une! Combien ça lui en faisait? Mieux ne valait pas tenter de compter. Lui, avait perdu le compte depuis des années déjà.

Un silence pesant était encré dans la cour sombre dans laquelle Riiko demeurait, la lumière fébrile des lampadaires n'éclairait qu'une petite partie de la salle, le banc. La jeune femme était plongeait dans une lecture longue et pourtant peu intéressante, la nuit était plongé dans une obscurité totale, seuls un ou deux lampadaire éclairaient les allés sombres de l'arrière cour où quelques rosiers et d'autres sortes de fleur y étaient plantés, Riiko n'aimait pas forcément la nuit ou la détestait même, peut être avait elle peur de quoi que se soit ? Surement...Oui, en fait’ ça ne faisait que raviver des souvenirs qui n’était que douloureux.

Elle soupira ... son soupir résonna dans tout le couloir, elle plaqua une main contre sa bouche en espérant qu'elle n'avait réveillé personne ! Elle se retourna sur son banc pour finir son livre dont elle avait plus que hâte de le ranger une bonne fois pour toute dans sa bibliothèque, elle passa une main sur son front tout en soupirant ... puis elle se sentit observer ... une sensation qu’elle connaissait plus qu’autre chose, un malaise inexplicable ! Elle se leva lentement, revêtit une veste en soie blanche par dessus sa chemise de nuit en soie bleue marine ... puis elle se rassit sur son banc son livre posé à ses côtés ...

Ne sachant que dire ! Ne sachant que faire ... observant le nouvel arrivant. Riiko le regarda droit dans les yeux, son coeur battait à la chamade, un sentiment qu'elle ne savait expliquer et pourquoi bâtait-il son cœur ? Etait-ce dû au fait de voir un jeune homme devant elle qui la mettait dans tous ses états ... Peut-être oui, après tout sa peur resurgissait à n’importe quel moment ! Elle le regarda dans les yeux ... puis finit par dire !

- Bonsoir ...

Elle s'adossa à son banc tandis qu'elle le fixait ... elle l'observait de haut en bas ... non par impolitesse mais par curiosité de voir un jeune homme dans la cour ... était-il sortipar ennui comme elle ... ou bien … ?

- Euh que fais-tu ici … besoin d’air ?

Au fond, en la voyant quiconque pourrait croire que finalement, elle n’est pas aussi renfermée que cela. Mais étant donné que ce n’était pas la première fois qu’elle parlait à Aki’, il y avait un minimum qu’elle savait entreprendre pour communiquer avec ce dernier !

Il était une fois un petit homme fort maladroit…
Ah quel début d’histoire! Même pas besoin d’aller plus loin que l’on savait de suite de qui il s’agissait ne? Oui, bien sûr. Aki le terrible! À ne pas confondre avec Aki l’horrible. Aki était trop kawaii pour être horrible de toute manière. Mais bon, ne nous emportons pas sur le sujet, il y aurait tant à dire sur la bouille du garçon!

Plutôt que de disserter sur ce joli « il était une fois » voyons la fois du maintenant, du présent. Celle où ledit maladroit venait une fois de plus de donner raison à sa réputation de catastrophe. Un véritable danger public! Bon… surtout pour lui-même. Seulement pour lui-même… Ah il était maudit. Une malédiction pesait sur lui! Vite il fallait trouver une fée marraine qui pourrait détruire la malédiction!
Uh? Oo Mooo, il avait encore dû trop s’empiffrer de chocolat au dessert, voilà ce que ça donnait!

Trêve de divagation stupide qui ne mène nulle part, voyons plutôt ce vilain genou maintenant que nous étions assis! Relevant donc son pantalon pour y jeter un œil, Aki s’était fait salué par Riiko à qui il tendit un sourire alors qu’il retroussait ce fichu jeans. S’il avait besoin de prendre l’air?

-C’était juste le banc le plus près en fait…

Son sourire devint une petite moue niaise qui se termina sur un bout de langue tiré. Ce fichu jeans n’était pas facile à retrousser jusqu’au dessus du genou =__=
Ah voilà! Victoire! Aki 1, pantalon 0. Muhahaha! Oooh moche. Voyez-moi ce genou écorché. Arf, pas joli. Pas dramatique non plus, mais vu la manière dont c’était arrivé, Aki se sentait profondément stupide. Vous me direz, être stupide, c’est mieux qu’être triste… mais quand même. Manquer la marche et avoir le genou en sang, juste parce que marcher et penser en même temps était trop difficile à faire correctement…

Qui avait fait dont d’un cerveau version petit poids au brun??? Ce n’était pas juste! S’il avait eu une super intelligence, il aurait était si kakkoii, il le savait! Alors nande? Nande ne pouvait-il pas juste penser et marcher sans se faire mal comme un crétin?? =__=
Être maladroit était dur mes amis. Être petit était encore pire. Être Aki était tout un défi!! **air ~~stupide~~ digne**

-Un jour, juste un, sans égratignure… J’étais à ça d’y arriver, juste ça!!

Pleurnicha-t-il en faisait un petit espace entre son pouce et son index. Reportant son regard brillant à son genou blessé, il le détourna aussitôt, la mine exagérément découragée. Pourquoi faire toute une montagne pour rien? Bha, ça ou juste rester assis et avoir mal sans rien dire… De toute façon se taire, il ne connaissait pas. Ah Aki, ce petit moulin à paroles!

Les palpitations de son cœur se refaisait entendre. Ses membres étaient comme engourdis à la vue du sang, non, plutôt du jeune homme mal au point. Pourquoi bloquait-elle ? Fallait agir, vite ! Mais ses organes refusaient de lui obéir. Se rendant compte de sa paralysie, Riiko fixait cette blessure qui était tout sauf jolie. Alors qu'il tentait tant bien que mal de remonter son pantalon au dessus de sa plaie, la jeune nippone n'osa pas interrompre son acharnement intensif. Elle lui tendit tout simplement un mouchoir qu'elle venait de sortir d'une poche de sa robe de nuit. Avec un petit sourire en coin, ça serait pas plus mal.

- Ano .. tiens ça pourrait toujours te servir ... enfin ..

Il était dans la nature de Riiko d’avoir toujours la manie de se rabaisser pour tout ce qu’elle entreprenait. Ce qu’elle disait, elle avait toujours peur qu’on dise que c’était idiot. Car au fond, elle était là la vrai peur, qu’on la trouve idiote. Normalement quiconque qui se renferme sur lui-même ne devrait pas se préoccuper du jugement des autres envers sa personne. Mais Riiko avait peur d’embêter les autres, d’être un poids et de leur faire perdre du temps. C’était sûrement une des nombreuses raisons qui faisait qu’elle ne se liait pas facilement d’amitié, et encore la seule amitié qu’elle entretient avec le jeun homme en question était assez soft et vaporeuse.

Avec un sourire pacifique, elle reposa son regard perle sur la sphère céleste qu’elle pouvait entrevoir au travers de la véranda de verre. Alors qu’il s’affairait toujours sur sa blessure, le visage inexpressif, mais amusé de son fort intérieur, Riiko préferait ne pas le distraire tant qu’il estimait qu’il n’aurait pas fini. Histoire ne pas laisser un peu trop de tension s’installer entre les deux ado’, la jeune femme balança un phrase au hasard, mais bon fallait croire qu’elle s’avérait être stupide T__T

- Ah oui désolé, je suis bête …

C’est d’une voix timide, à demi-inaudible qu’elle prit son bouquin entre les mains caressant la couverture en relié en cuir noir et des encadrements doré. Un esthétisme vieux, mais qui ne connaît que du charme à ce livre. Un sourire absent sur le visage, Riiko ne faisait plus attention à rien. Parfois, il lui arrivait de souhaiter être un papillon blanc et s’envoler à tout jamais dans les nuages, pour fuir la vie sur Terre. C’était limite alléchant, mais Riiko avait encore toute sa tête, et elle savait qu’une chose pareille n’était possible quand les rêves oniriques les plus fous.

Puis la voix du jeune homme l’extirpa de ses songes les plus enivrants soient-ils. Elle reposa son regard sur lui alors qu’il pleurnichait en en faisait un petit espace entre son pouce et son index. Elle fit une moue compréansif envers le jeune homme, mais au fond elle ne pouvait faire que ça. Que pouvait-elle donc lui dire ? Rien de bien réconfortant … C’est avec une soudaine sensation de gêne que son cœur s’accélérait de plus en plus, c’était un homme … Enfin oui, elle le savait, elle n’était pas bornée merci ! Mais sa phobie revint soudain au galop, elle paniquait, mais ne le montrait pas pour autant. Avec le temps, elle avait appris à ne pas transparaitre ses émotions sur son visage.

- Euh .. tu veux qu’on aille à l’infirmerie ?

Un petit soupire victorieux lui avait échappé lorsque, enfin, il avait pu retrousser son jeans jusqu’au dessus de son genou. Yosha! Prochaine étape le défaire! Oui bon, ça serait sans aucun doute moins difficile, mais encore fallait-il prendre garde à ne pas érafler encore plus sa plaie! Ah, moins facile déjà. Avec sa mémoire de poisson rouge, ça ne risquait pas de rater. =__=’

Et la gentille Riiko qui lui tendait un mouchoir. Dans un large sourire tout naturel, le petit homme le saisit en inclinant légèrement la tête.

-Arigato.

Bon, ça ne pourrait pas lui faire oublier l’élancement qu’il avait au niveau du genou, mais au moins il pourrait toujours nettoyer un peu cette chose qui faisait peine à voir. Portant donc le mouchoir à son genou douloureux, le petit homme avait le visage tiré en une moue qui appréhendait déjà la douleur de toucher à sa plaie.
Ah mais quel bébé!

Bon pas vraiment… en fait, il s’amusait à faire son douillet pour la seule et unique raison qu’il n’avait rien de mieux à faire sur le moment. Alors donc, à force d’approcher le mouchoir de son genou il fut un moment où il y arriva, normal. Le visage tordu dans sa moue stupide, le petit homme nettoyait cette vilaine écorchure.

S’il voulait aller à l’infirmerie? Ah, alors ça voulait peut-être dire qu’il jouait un peu trop son rôle de martyr là. Oui, valait mieux cesser un peu cette stupidité jeune baka!

-Uh? Iie, je devrais pouvoir y survivre.

Et sa moue disparue aussitôt pour faire place à cet éternel sourire niait. Bref, reportant son attention une fois de plus sur son genou qui avait eu la bonne idée de s’écorcher, le petit brun finit par reprendre la parole au bout d’un court moment, restant cependant les yeux fixés sur son genou.

-C’est bien ton livre? Ça parle de quoi??

Héhé! On pouvait peut-être dire d’Aki qu’il avait l’air d’un crétin, mais au moins, c’était un crétin observateur! Et puis, cette facilité qu’il avait à se concentrer sur les choses futiles, dans le coin, il avait fini par voir que c’était une qualité. La dernière chose que les jeunes voulaient, c’était d’être emmerder avec leurs histoires, Aki était fort bien placé pour le savoir. Depuis trois ans qu’on le harcelait pour causer et il ne l’avait pas encore fait. Comme quoi, il y avait beaucoup de ténacité dans ce petit être! =p

Alors qu’elle lui tendit son mouchoir d’un geste anodin, elle lui répondit d’un petit sourire timide qui n’entrava pas une certaine expression voyante sur sa bouille d’ange. Elle riait en son fort intérieur des agissements du jeune homme, mais elle ne laissa rien paraître pour autant. Il avait le don de la faire rire, il devait avoir ses propres problèmes ((sinon il ne serait pas à Niban)) mais malgré tout cela, il trouvait le moyen d’avoir le sourire aux lèvres. Elle ne savait pas si c’était naturel ou un forcement de la part du jeune homme, mais quoi qu’il en soit, elle admirait son attitude positive.

Pendant qu’il nettoyait sa blessure, elle l’observa discrètement avec un regard en coin, pas assez persistant pour le mettre mal à l’aise, mais attentif tout de même.

- Ce n’est rien …

Dit-elle d’une voix infime, disons qu’elle avait plus parlé pour elle-même qu’a l’attention du jeune homme. Car ça avait été avec une bonne intention qu’elle lui avait transmit de quoi se nettoyer le genou, surtout que ça ne devait pas être agréable. La coagulation du sang aurait fait que ça aurait séché et collé et m’borf pas jolie jolie tout ça. Alors qu’elle aurait pu retourner à ses occupations, Riiko était plutôt inquiète pour sa plaie. A son expression, le jeune homme semblait avoir un tant soi peu mal à sa plaie, le frottis du mouchoir semblait l’irriter de douleur plus qu’autre chose.

Quoiqu’il en soit, en le voyant souffrir le martyre ((ce qui est ironique xD)), elle avait pensé qu’il aurait mieux fallu l’escorter à l’infirmerie. Enfin, elle n’était pas dans son intention de le vexer dans son estime d’Homme, avec un grand H, car loin de là … Elle voulait juste se rendre utile, il n’était pas dans son caractère de ne s’occuper que de soi-même en étant nombriliste. Malgré ses airs fuyants et son mutisme presque maladif, Riiko s’inquiétait pour les autres plus qu’a elle-même.

En tout cas, il déclina avec un sourire sa proposition. Qu’il ne se méprenait pas, elle ne le considérait pas comme un pleurnichard ou autre chose, à vrai dire, elle ne le jugeait pas quoi. Il était normal parfois de baisser les bras, et au combien elle le savait.

- Si tu veux …

Elle n’insista pas pour autant, chose qui n’était pas dans ses mœurs. S’il estimait qu’il pourrait s’en sortir comme il le disait, elle respectait alors son choix sans rechigner. Après tout, elle n’était pas sa mère pour le forcer à entreprendre ce qu’il ne voulait pas faire. Elle reposa son regard sur la Lune, le laissant à ses occupations sans le distraire de sa tâche primordiale qui est de se nettoyer. Puis la voix du jeune homme s’éleva brisant ainsi le silence qui s’était installé, mais qui n’avait pas gêné pour autant la jeune femme.

- Fascination … ? Oui c’est le mien !

De quoi ça parlait ? Alors là, c’était une autre histoire. C’est avec un petit sourire en coin bien voyant sur sa bouille ((enfin)) qu’elle prit son livre sur ses genoux. Contemplant la première de couverture représentant une paire de main pâle tenant dans sa paume telle une offrande une pomme d’un rouge sang, Riiko ne put s’empêcher de sourire. Mine de rien, cette couverture comme elle avait pu lui décrocher son attention le jour de son achat.

- Disons que c’est une jeune fille de 17 ans, du nom de Bella qui arrive dans une ville des USA s’appelant Forks pour aller vivre avec son père. Au lycée, elle rencontre un jeune homme d’une beauté saisissante, mais il est pâle et mystérieux. Elle est sûre qu’il n’est pas humain, et ça finit par devenir une obsession, elle ne pense qu’a lui, rêve de lui, et elle finit par l’aimer … C’est le 1e volume d’une série de quatre romans, voila !

Un bout de langue sorti, Aki était en profonde concentration. Vite une photo! Ça n’arrivait pas tous les jours que l’on pouvait voir le petit brun aussi attentif à quelque chose. En effet, son esprit plutôt volatil passait d’une chose à l’autre sans vraiment ce soucier de rien. Le meilleur moyen de s’accrocher à rien était encore de ne soucier de rien, ne?

Oh bien sûr, on lui rabâchait souvent que justement c’était ce qu’il lui fallait, il ne pourrait pas rester comme ça toute sa vie. Ça, c’était eux qui le disaient.
Ok, ce n’était pas si mal que ça d’avoir un ami. Aki était content d’être aussi proche de Kiyosuke et de sentir que s’il y avait un problème, il pouvait lui en parler. Seulement… ça faisait en sorte qu’il voulait encore moins l’impliquer dans ses histoires. Si jamais il éclatait d’une énorme colère et que Kiyo tente de l’arrêter? Que Kiyo soit blessé? Aki ne se le pardonnerait encore moins…

Alors alors, nettoyant sa plaie, un bout de langue tiré dans un effort de concentration suprême, Aki était en train de se demander s’il n’avait pas oublié de fermer le gaz à la maison avant de partir…
Vous y avez cru? Nous non plus. (x
Tout ça pour dire que non, le petit homme ne pensait à rien de précis, étant juste afféré à nettoyer la plaie avant que le sang ne crée une énorme galle pas jolie qu’il aurait juste envie de faire éclater. Et tout le monde sait qu’à force de faire ça, il aurait une cicatrice! Petit homme stupide va. Mais était-il réellement stupide? Bha non, puis qu’il nettoyait pour éviter ça justement!! =p

Ah, il ne fallait pas s’en faire avec lui. Il se blessait au moins une fois par jour avec sa maladresse, s’il fallait qu’il aille à l’infirmerie chaque fois qu’il se faisait un petit quelque chose, il y passerait sa vie! Et puis, il n’était pas à l’article de la mort. La plaie chauffait un peu au contact de l’air, mais rien de bien grave. Dans une quinzaine de minutes, il ne sentirait déjà plus rien. ^^

Et il l’écouta parler de son livre de manière attentive même si ses yeux restaient sur son genou. Les livres n’étaient pas trop sa tasse de thé, mais c’était un sujet de conversation comme un autre ne? Même si ce n’était que de ça, Aki se sentait toujours fier de pouvoir faire parler des gens qui ne parlaient pas beaucoup. Même s’ils ne parlaient pas de ce que les psy voudraient, il y avait un début à tout ne?

-Sugoi. T’es pas un vampire j’espère!

Il lui jeta un œil suspicieux, la détaillant de haut en bas. OH GOD! Vous avez vu cette peau toute pâle?? O.O

Il était clair que Riiko n’était pas l’une de ses personnes bavardes et frivoles. Passant le plus clair de son temps dans sa chambre, une chambre qui se trouvait dans un hôpital, il n’y avait rien de plaisant qui puisse lui décroché un sourire ou encore engendré ne serait-ce qu’une parcelle de rire. Ce n’était pas qu’elle se croyait hautaine où autre, mais ayant un lourd passé, il était difficile pour elle d’aller vers les autres aussi naturellement qu’il soit. Ce n’était pas une chose anodine comme croquer dans une pomme pour conserver sa survie, ou encore aller dormir pour ne pas s’effondrer au sol.

Bien sûr, elle n’était pas non plus une « je m’en foutisme royalement de tout ». Non ! il était juste clair que pour elle, la solitude et le calme était des choses fondamental à son environnement. Elle n’avait pas beaucoup d’amis, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle méprisait les gens, les regardant de haut avec sur son front une imprimerie indélébile « Regardez comme je souffre, plaignez moi ! ». Au contraire, elle se montrait forte et courageuse malgré les apparences chétive et craintive qu’elle dégageait. Elle n’était pas à plaindre, et ne plaignait en aucun cas les autres. Elle assumait la vie comme elle venait, ni plus, ni moins …

Fixant l’horizon comme avec la conviction que celui-ci allait se décrocher pour laisser tomber la vraie face du monde dans laquelle elle vivait. Riiko était une incomprise de la face vivante du monde, elle ne comprenait pas ce qu’il pouvait y avoir de si attrayant à vivre dans un monde où ne règne que les pêchés des hommes. Après tout, William Shakespeare l’avait clairement compris en écrivant son roman Roméo & Juliette.

Ces plaisirs violents ont des fins violentes.
Dans leur excès, ils meurent tels la poudre et le feu.
Que leur baiser consume.

William Shakespeare ~Roméo & Juliette Acte II, scène 3.

L’univers de Riiko avait basculé en une nuit sombre, anodine à son commencement virant à l’épouvante. Sa vie avait été consumé, un plaisir violent et avait pris une fin violente. Tel était son existence, elle n’était plus rien, n’avait plus rien, n’espérait plus de la vie. Elle était un peu comme une âme en peine errant dans le monde des mortels. Invisible pour tous …

Alors que le jeune homme l’avait extirpé de ses pensées pour lui demander de quoi parlait son livre, la jeune nippone ne put réprimer un sourire en coin. Il était vrai que dans sa misérable petite vie, elle n’avait su trouver comme occupation que la lecture. Après tout, elle n’avait plus rien à perdre, vu qu’elle ne possédait plus rien ! Alors qu’elle venait d’achever son commentaire argumentatif, le jeune homme compris tout de suite que le jeune homme était un vampire, ce qui la fit sourire encore plus, vu qu’elle ne l’avait pourtant précisé. Mais quand soudain, il lui demanda si elle n’en était pas un, elle ouvrit dans un premier temps de grands yeux tels des soucoupes, puis son visage se fendit en un beau sourire pour éclater de rire. Depuis quand n’avait-elle pas rit naturellement ? Bien longtemps pour s’en souvenir …

- Je ne sais …quoique j’ai très faim ce soir, un brun de jeune homme est mon plat préféré !

Dit-elle avec un sourire amusé aux lèvres, les mains levées avec les doigts formant des crochets comme si elle allait lui attraper le cou pour lui sucer son sang. Il était vrai qu’elle était très pâle pour la norme, mais elle n’avait pas pensé qu’il sortirait ce genre de blague. ^^

[ Désolé du retard >.< ]

» Moon Street ~Shinichi