C'est pas moi je le jure (Satoshi)

Déja une heure que May Lin avait les pieds dans cet endroit. Ses impressions ? Rien de nouveau. Tout ce qui s'y passait, ou presque, ne lui était pas tout a fait inconnu. N'oublions pas qu'elle a vécue dans ce monde elle aussi et qu'elle y vit encore parfois. Alors à moins de tomber sur un psycopathe, elle avait tout simplement l'impression d'être encore chez elle, mais dans un chez elle plus grand et plus nombreux. Faut dire qu'il n'y avait pas vraiment de différence. Elle avait prit le temps de s'installer dans sa chambre et de faire quelques rencontres, si on peut appeler ca comme ca. Et là, elle voulait aller prendre l'air à l'extérieur. Alors elle déambulait dans les couloirs sans faire trop attention à ceux qui passaient près d'elle. Aparemment, la politesse n'était pas quelque chose de présent ici. Personne ne se saluait ou se souriait. Oui bon, en meme temps vous allez me dire quelle est la raison qui les ferait sourire ?! Et elle, elle ne le faisait pas non plus alors...enfin bref, elle regardait droit devant elle avant que quelque chose n'attire son attention. Parterre, il y avait de l'eau. Et May Lin avait les deux pieds dedans. Elle l'aurait pu éviter si elle avait regardé où elle allait, mais ce n'était pas le cas. Cependant, en suivant cette eau parterre, elle pu remarquer d'où elle venait. Là, à sa droite, il y avait une porte de fermée écrit "Toilette" dessus. Et là elle voyait venir ce qui c'était produit. Quelqu'un a probablement osé faire un mauvais coup en innondant la place et en bouchant les toilettes. Pas original du tout comme intention. N'empeche, May Lin a un vilain défaut; la curiosité. Alors elle décida par elle-meme d'aller voir ce dégat. Et lorsqu'elle y entra, c'était en effet ce dont elle avait pensé. Il y avait environ un pouce d'eau parterre et soudainement, ca lui rappela des souvenirs. Elle avait fait ca elle aussi une fois et elle s'était bien marré, ce qui devait probablement etre le cas aussi pour le coupable de ca. Mais alors qu'elle vint pour sortir de là, elle entendit des pas accompagné de voix. Et sur le coup, on aurait cru celle d'un adulte. Un surveillant ? S'il venait dans cette direction il serait probablement pas tres sympas de voir ce qu'il aurait sous les yeux. Et d'ailleurs, il ne mit pas de temps à pointer son nez dans la porte de la salle de bain.

- C'est toi qui a fait ca ?
Et on ose culpabiliser la premiere personne qui se trouve sur les lieux du crime ?
- Prend-moi pour un con. Vlà meme pas deux heures que t'es là et tu fous déja de la merde. Ton séjour est mal commencé ma petite.

Un ton dur et autoritaire, mais provenant d'une réaction normale face à ca. Vous en etes témoins, ce n'est pas elle qui a fait ca. Mais ca ne semble pas etre l'avis du surveillant qui semble foncer droit sur elle d'un air plus que sérieux. Et avant meme qu'elle ne le réalise, celui-ci venait de lui empoigné le poignet en la tirant avec lui. Inutile de spécifier ce qu'il va faire ensuite. Ou encore où est-ce qu'il compte l'amener. Mais si vous pensez que May Lin va se laisser faire, détrompez-vous. Elle a plus d'un tour dans son sac. Et là, il venait legerement de reveiller la bete en elle. Puisqu'elle donna un violent coup sec de sa main prise afin de le faire céder. Et lorsque celui-ci l'eut relaché par force, May Lin prit rapidement le pas et partie en direction opposé. Mais celui-ci ne semblait pas lacher prise, puisqu'il se mit à lui courrir apres en criant de l'arreter. Et il croit que quelqu'un va l'écouter ? May Lin avait déja une certaine avance sur lui. Elle emprunta les escaliers et les descendit à sa "manière", comme lorsqu'elle était dans sa phase de délinquante. Elle s'assit sur la rampe et glissa jusqu'en bas pour atteindre l'étage d'en dessous. Seulement elle n'avait pas remarqué que quelqu'un pouvait peut-etre descendre ou alors monter celle-ci. Je dis ca parce qu'en ce moment-meme, elle venait de heurter quelqu'un qui se retrouva rapidement sur le derriere. S'assurant alors qu'elle n'était plus suivit, elle ne laissa pas le temps au garcon qu'elle venait de heurter de placer un mot.

Regarde-toi avant de me dire quoique ce soit.

Elle lui tendit cependant une main pour l'aider à se relever. C'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire.

Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines…tout passait si lentement dans cet endroit, Satoshi avait l’impression d’être arrivé hier et pourtant ce n’était pas le cas. Si seulement il avait le pouvoir d’accélérer le temps ça lui serait vachement d’une grande aide car là…Heureusement que le jeune homme n’était pas du genre suicidaire sinon il en aurait fait des tentatives et depuis longtemps ! Mais il n’aimait pas cela, il méprisait même un peu ceux qui choisissaient la voie de la facilité bien qu’aux yeux de certains ce ne soit pas facile justement. Satoshi est peut-être un enfoiré de première mais il y a une chose qu’on ne peut pas lui reprocher c’est de connaître la vrai valeur de la vie. Et il n’en est que trop concerné pour savoir que c’est important et qu’il ne faut pas gâcher sa chance pour des bêtises. Son frère, lui, aurait aimé avoir le choix alors quand on l’a réellement il faut savoir en profiter et ne pas agir bêtement sous de mauvaises impulsions. Certes tout le monde pense à la mort à un moment de sa vie, il ne nie pas lui aussi y avoir pensé et il y pense quand les choses atteignent un tel degré qu’il ne peut plus les supporter…mais entre penser et agir il y a tout un monde…et cela du haut de ses 16 ans il l’a compris depuis bien longtemps.

Au fond que recherchait-il ici ? Dans cet établissement pas grand-chose vu qu’on lui avait mis de force. En ce qui concerne la vie de tous les jours on ne va pas y revenir dessus, même s’il montre tout le contraire, c’est bien clair que la seule chose qu’il cherche c’est de la reconnaissance et un peu d’amour qu’il n’a pas eu quand il était petit. Mais l’amour des parents peut-il réellement être rattrapé ? Racheté ? Il n’en est pas certain, sans doute ressentira-t-il jusqu’à sa mort ce grand vide en lui, mais qui sait…peut-être un jour trouvera-t-il quelque chose qui pourrait lui permettre d’oublier le temps de quelques instants…Qui sait…

La seule chose dont il était sûr c’était que cet endroit ne lui apportait rien à part un peu plus de noirceur chaque jour dans sa vie…Il s’ennuyait à mourir et ne trouver aucun intéressement à interagir avec les autres. Ils n’étaient pas comme lui, ils ne pouvaient pas le comprendre et de toute manière il n’avait aucune envie de partager sa vie avec ces inconnus. Sauvage ? C’était bel et bien un adjectif qui pouvait lui correspondre à ce moment précis, et c’est ainsi qu’il se sentait. Comme un animal en cage, enfermé, dans un endroit où il n’a pas envie d’être et où il se sent si oppresser. Mais Satoshi a horreur qu’on le prenne pour un animal, un vulgaire toutou qui répond présent dès qu’on le siffle. Non lui il préfère mordre qu’être mordu. La dure loi de la nature n’est-ce pas. Ils ont voulu joué, ils vont perdre. Chose sûre il n’a pas l’intention de se laisser faire sans broncher.

A force de croire que le monde entier est contre soi voilà ce qui arrive. On est seul et solitaire, on s’éloigne des autres nous-même et on finit par développer une personnalité proche de l’homme primitif. Mais au fond n’est-ce pas un moyen d’échapper à ses propres sentiments ? Si seulement ils pouvaient voir les signaux d’alarmes qu’il leur envoyait implicitement…Mais non ils étaient bien trop aveuglés par leur propre ego pour voir quoique ce soit…Et s’ils allaient se faire foutre à la fin ?

Une fois de plus, Satoshi déambulait dans les couloirs du Centre sans réellement faire attention aux gens qui l’entouraient, une fois de plus, il était sourd et aveugle à leur présence. De toute manière ils ne semblaient pas préoccuper par sa présence, alors pourquoi s’encombrerait-il de pensées futiles. Mais un bruit à l’étage supérieur attira son attention, des cris et apparemment une course poursuite. Sans doute un « patient » qui faisait encore tourner en bourrique ces chers abrutis de surveillants. Haussant les épaules il continua son périple, de toute façon c’était pas ses oignons. Se dirigeant vers les escaliers, il entreprit de les emprunter afin de rejoindre l’aile des dortoirs des garçons. Mauvais choix >< Voilà qu’il se retrouvait à présent en plein milieu d’un palier sur les fesses à proprement dit. Les sourcils froncés et la mine énervée, Sato’ releva les yeux et foudroya celle qui venait de lui rentrer dedans. Quelle impertinente ! En plus elle se permettait de lui parler sur ce toi !?! Elle ne devait pas se rendre compte à qui elle avait affaire. Quand elle lui tendit une main pour se relever ce fut le bouquet, il haussa les sourcils et serra les dents. Très bien, elle l’avait cherché elle allait le trouver. Attrapant sa main pour se relever, il prit un malin plaisir à exercer une pression suffisante pour l’entraîner vers l’avant et la faire tomber à son tour. On joue au chat et à la souris darling ? La demoiselle à présent parterre et Sato’ sur ses deux jambes, ce dernier se retourna avec un sourire en coin.

« Tu disais ? »

« Miyazaki !!! »

« K’so »

Satoshi se retourna et vit déambuler un surveillant deux paliers plus haut, c’était qui lui déjà ? Ah oui ! Un de ses meilleurs amis -__- Ah non il allait pas venir le faire chier alors qu’il commençait à peine à s’amuser ! C’était toujours la même chose de toute façon, toujours en train de la jouer casse pied ceux-là. Ils pouvaient pas aller dormir et leur foutre la paix non c’était trop demander. Enervé et agacé, Satoshi attrapa sans retenue la main de la jeune fille et l’entraîna dans les escaliers mais dans le sens inverse retournant aux étages inférieurs afin d’échapper au surveillant. Arrivant au bout des marches, il la poussa sans ménagement sous les escaliers dans un endroit que les surveillants ne pensaient jamais à regarder où pourtant Satoshi adorait se cacher pour les laisser le chercher partout dans l’établissement ^^ Quel joli petit diable.

Brutal. Voila ce qui décrivait le garcon qu'elle venait de percuter. Elle ne se serait pas attendue à ce genre de réaction. Enfin, pas tout à fait. Mais maintenant, elle savait à qui elle avait à faire. Un délinquant. Et il ne la laissera probablement pas partir sans lui avoir montré qui il est. Du moins qui il croit être. Voyez comme il est si facile de se faire emmerder par quelqu'un comme ca. Elle l'a seulement heurté et il va en faire toute une histoire en passant son agressivité sur elle. Qu'il le fasse. Elle est forte maintenant. Qu'il la dénigre tant et autant qu'il le veuille, elle ne pourra jamais vivre pire que ce qu'elle a vécue il y a quelques années de ca. Parce qu'elle est familière avec ce genre de réaction. On vit dans notre monde, seul, avec nos propre lois, nos propres idées et on ose pas laisser quelqu'un y entrer, parce qu'il risque de tout gacher. On est indépendant, on n'a besoin de l'aide de personne parce que justement, on ne fait confiance à personne et que personne ne nous comprendra. Meme si des fois on aimerait que ce soit le cas, mais on ose pas se l'avouer. On défie l'autorité, parce que les valeurs des autres ne sont pas les nôtres. Et c'est la que ca fait des flammèches. Néanmoins, il y a toujours des questions qui nous trottent dans la tete. Des questions auxquelles on ne fait pas attention la premiere fois, parce qu'on y comprend rien ou qu'on ne veut rien comprendre. Par exemple : Pourquoi est-ce facile d'aimer et difficile de l'être en retour ? Celle-là, May Lin a mit du temps avant de la comprendre. Mais quand on prend le temps de vraiment chercher à connaitre la réponse, peu importe ce qu'elle est, on finit par réaliser diverses choses. On finit par trouver le sens à tout ca, on finit par trouver qui l'on est vraiment, ce que l'on veut, ce que l'on n'a jamais eu. Et c'est la qu'on se rend compte dans quel monde on vit, et que ce que l'on a jamais eu, c'est probablement ce que les autres veulent ou attendre d'avoir. Et à partir de ce moment, on finit par comprendre que tous ces gens qui sont comme soi, considérés comme étant "délinquant", sont ceux qui en faite, manque grandement d'amour et n'ose pas s'en convaincre. Ils essaient de s'en cacher en se créant une carapace parce qu'ils croient que c'est ce qui les aidera. Alors que dans le fond, ils aimeraient etre aimé et écouter en retour. Mais ca, il ne faut pas s'attendre à ce qu'on nous le dise. Ils veulent etre aimé tel qu'ils sont. Sans etre jugés ni maltraités. Parce qu'ils ne veulent pas forcément causer des embrouilles, ils ne font que se défendre en donnant ce qu'ils recoivent. Mais les gens "normaux" n'ont pas cette perception des choses, parce qu'ils ne sont pas dans la tete des délinquants.

À son tour assise dans l'escalier, elle avait pu remarquer ce sourire dans le visage du garcon. Un sourire de satisfaction. Parce que pendant un moment il la dominait et avait avantage sur elle. Apres tout il est un homme et elle est une fille. Et c'est reconnu que les hommes sont plus forts, plus violents que les filles. Hors donc, ils pensent qu'ils ont le pouvoir. Et c'est là que bien des gens s'effondrent, parce qu'ils ne peuvent affronter ca. Mais il faut prendre des risques sinon ca nous mene à rien. Mais ce qui nous fait échouer nous rend plus fort. Mais leur petit face à face ne durera peut-etre pas aussi longtemps que prévu, puisque par derriere, se faisait entendre la voix du surveillant qui la poursuivait en l'interpellant. Mais le garcon qu'elle avait devant elle aurait tres bien pu s'enfuir et la laisser là, seule avec ses troubles. Ou alors la dénigrer devant le surveillant en la faisant passer pour je ne sais qui. Mais ce ne fut pas le cas, puisqu'en quelques secondes elle sentit qu'on la tirait pour l'emmener je ne sais où. La pousser dans l'escalier, la tirer et la trainer jusqu'en bas des escaliers...on aurait pu croire qu'elle n'était qu'un jouet; une sorte poupée.

Peu de temps apres, elle se ramassa de force sous ceux-cis avec le jeune garcon afin de se cacher. Qui aimait faire face à ses adultes-là de toute facon ? Inutile de le remercier, si ca se trouve il a fait ca afin de se sauver la peau et éviter les emmerdements avec les adultes. Mais elle dans le fond, coincée entre trois murs sous l'escalier, il lui était totalement impossible de sortir de là sans passer par ce gars-là, puisque l'endroit n'était pas si grand et donc peu spacieux. Ils auraient pu rentrer trois, limite quatre la dessous, s'ils se faisaient petits. Ils purent cependant entendre l'adulte descendre l'escalier. Il était probablement au-dessus de leur tete en ce moment. Et comme il ne risque pas de les trouver, puisqu'il ne pensera effectivement pas à chercher là, il cedera et partira d'ici quelques minutes. Et d'ailleurs ca ne prit pas de temps, qu'on pu l'entendre remonter les escaliers, comme s'il allait voir ailleurs.

Bref, May Lin se retrouvait à nouveau face à face avec le garcon. Allait-elle passer un mauvais quart d'heure ? Elle n'avait pas l'intention de dire quoique ce soit. Il pourrait penser qu'elle tente de le provoquer. Et ce n'est pas ce qu'elle veut. Mais quoi qu'il arrive, elle tenterait de ne pas s'enerver, ni d'agir de facon brusque, sinon ca ne fera qu'empirer la chose. Elle allait simplement attendre le déroulement du moment présent.

Arg, je suis pas de taille >.<

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